Consolidation du changement à la fin d’un accompagnement

Consolidation du changement à la fin d’un accompagnement

Qu’est-ce qu’une consolidation du changement ?

La consolidation du changement est l’avant-dernière étape d’un accompagnement en thérapie brève systémique stratégique. Une intervention comprend 4 étapes : le diagnostic et la compréhension du fonctionnement du problème, l’arrêt des tentatives de solutions à l’aide d’outils comme la prescription de tâches ou le recadrage, puis la consolidation et la conclusion.

Le but d’une thérapie brève, que ce soit avec le modèle Palo Alto ou en Hypnose Ericksonienne, est d’autonomiser et de permettre à la personne de s’approprier son changement pour qu’il soit pérenne et efficace. Il est donc important de consolider les changements une fois des résultats satisfaisants obtenus pour le client.

Plusieurs techniques de consolidation :

  • Qu’est-ce qui a changé depuis que vous avez pris rendez-vous (inspiré de la T.O.S) ?

Cette technique consiste à faire prendre conscience à la personne de tous les changements qui se sont mis en place depuis le début de l’accompagnement.

  • l’échelle

La technique de l’échelle consiste à poser la question suivante au client : « Sur une échelle de 1 à 10, le 1 représentant le moment où vous êtes venu me consulter et le 10 le moment où vous me direz « merci je n’ai plus besoin de votre aide », où en êtes-vous aujourd’hui ? »

Ainsi, en fonction de la réponse du client, « je suis à 10 et j’ai atteint mes objectifs » ou « je ne me sens pas encore autonome pour continuer d’avancer seul »…. vous pouvez mesurer le niveau d’avancement où se situe le client.

  • La rechute 

La rechute peut être abordée de différentes façons :

  • envisager la rechute : Il s’agit d’envisager les différentes manières de revenir au problème initial afin de permettre au client de comprendre ce qu’il doit faire / ne pas faire, en lui demandant : « si vous deviez redevenir la personne que vous étiez la première fois que vous êtes venu me consulter, comment devriez-vous vous y prendre? »

En utilisant cette méthode pendant la séance, cela permet de créer un cadre, un contexte dans lequel le client peut s’autoriser « à rechuter » en sécurité.

  • prescrire la rechute : demander au client, sous forme de tâche, de noter sur un papier, à un moment choisi, toutes les façons possibles de revenir à la situation problématique.

La rechute peut aussi être intéressante pour les personnes trop optimistes, qui ne voient plus que du positif à avoir changé… Et à ce moment là, servir de moyen de vérifier l’écologie du changement (c’est-à-dire, aller chercher les inconvénients qu’il pourrait y avoir au changement).

  • le comme si 

Technique qui consiste à renforcer les changements déjà apparus et à les amplifier, tout en ajoutant la notion de « comment est-ce que cela pourrait être encore mieux / continuer à s’améliorer? » Elle peut être employée quand le client n’a pas conscience ou minimise ses changements.

  • le reliquat non résolu 

C’est une méthode de Milton Erickson qui consiste à demander à la personne quelle petite part du problème elle aimerait garder dans sa vie. L’idée est de rendre réaliste le changement aux clients qui seraient dans l’idéalisme, mais également de faire valoir l’utilité du symptôme. Pour certaines personnes, abandonner ou se débarrasser d’un problème qui avait des bénéfices secondaires trop importants, il est préférable de garder une part minime de ce problème afin qu’il continue de remplir son rôle.

Par exemple, une angoisse qui servirait à être « efficace au travail ». Avec un accompagnement en hypnose, le client peut négocier avec la partie de lui qui gère ce symptôme en choisissant de concéder une manifestation cadrée, contrôlée, minimisée en terme d’inconfort (comme une négociation conscient/inconscient)… afin de conserver l’utilité de ce comportement. Cela peut se faire en attendant que le travail soit terminé et le changement sécurisé, ou comme un reliquat non résolu (en ajoutant, pourquoi pas, la suggestion que, plus tard, même au-delà tu temps de l’accompagnement, il est possible que ce reliquat se modifie ou disparaisse quand la partie de la personne qui a crée ce comportement estimera qu’il est devenu obsolète).

  • La Métaphore

Toute métaphore visant à renforcer les changements ou à consolider les changements mis en place (l’apprentissage de la marche, la nage, la conduite…).

Prenons l’exemple de la métaphore de la marche.

Tout enfant qui a appris à marcher, a aussi appris à tomber, puisque, avant de commencer à bien marcher, il sera tombé plus de 2000 fois. Pourtant, l’enfant qui apprend à marcher continue de se relever, de persévérer. Et c’est la raison pour laquelle, la plupart des adultes savent marcher. D’ailleurs, c’est même intéressant d’observer qu’une fois adulte, qui se souvient de cet apprentissage ? Qui est capable de se dire « ah avant, quand je ne savais pas marcher… » ; de se souvenir des différentes étapes qui ont constitué cet apprentissage ? ; de se souvenir ce que c’est de ne pas savoir marcher ? ; de remettre de la conscience dans ce processus inconscient qu’est la marche….

La conclusion de l’intervention

Pour conclure une intervention, l’accompagnant pourra utiliser des suggestions post-hypnotiques sur l’autonomie, l’apprentissage et le changement (sous forme de métaphore, histoire…), tout en laissant une ouverture si le client ressentirait le besoin de revenir pour le même problème ou pour travailler sur un autre objectif (soit en positionnant une séance à 6 mois plus tard avec possibilité d’annulation, soit en suggérant la possibilité de reprendre rendez-vous tout simplement). Cela permet à la personne de se rassurer, avec l’idée que, en cas de besoin, il y a une possibilité. Souvent, cela est suffisant pour que la personne ne ressente pas le besoin de revenir.

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