La prescription de tâches en thérapie brève
La prescription de tâches est un outil issu de la pratique de Milton Erickson, puis de l’institut de Palo Alto, qui a approfondi cet aspect pour l’intégrer à la thérapie brève systémique et stratégique.
La thérapie brève systémique et stratégique se fonde sur deux principaux outils :
- Le recadrage (qui a pour objectif de modifier le sens que la personne donne à sa situation, ou l’état émotionnel lié à cette situation).
- Les injonctions ou tâches thérapeutiques (visent plus directement un changement comportemental).
Il existe trois types de tâches :
- les tâches d’observation
- les tâches de réflexion
- les tâches d’action
Un accompagnement en thérapie brève peut s’apparenter à une partie d’échecs. Le thérapeute se doit d’avoir toujours un coup d’avance sur le client afin de le guider, à son rythme, vers les changements qu’il souhaite mettre en place. Différentes stratégies sont utilisées :
Les stratégies d’ouverture
Elles correspondent aux stratégies que l’on peut donner à un client lors de la prise de rendez-vous ou de la première séance. L’objectif de ces tâches est d’établir une marge de manoeuvre en définissant le cadre, de garder le leading, d’identifier le client, ou encore d’obtenir la collaboration.
Elles sont centrées sur la compréhension du fonctionnement du problème.
Quelques exemples :
- Carnet de bord (tâche d’observation)
- Comment aggraver (permet d’identifier les Tentatives de Solutions)
- tâche de priorisation
- question miracle (et si demain vous vous réveillez sans problème, qu’est-ce qui serait différent?)
- objectif minimum
- Recherche d’exceptions (De Shazer)…
Les stratégies d’attaque
Elles sont centrées sur la solution. Le principe est de neutraliser les tentatives de solutions aggravantes mises en place par le client.
Quelques exemples :
- Freiner le changement
- recadrage paradoxal (connoter positivement le symptôme)
- remettre de la permission / accepter que le symptôme a une utilité
- injonction paradoxale : prescription du symptôme (avec l’ajout d’une contrainte)
- fantasme du pire (pour ceux dans l’évitement : affronter ses peurs)
- sabotage bienveillant (« sourire à son ennemi »)
- Peur de l’aide (double message : « je t’aime » vs « tu n’es pas capable »)
- Lettre de colère (pour relation qui n’est plus actuelle)
- chaire vesperale (confession pendant un temps donné à une heure donnée et seulement là)
- conjuration du silence…
Les stratégies de défense
Elles sont à utiliser quand le client freine le changement ou en a peur, quand une résistance apparait, la stratégie consiste ici à encourager ces résistances.
Exemples :
- le pessimisme : faire émerger les inconvénients au changement
- la confusion
Les stratégies de consolidation
Ces Stratégies sont à utiliser en fin de thérapie quand le client commence à produire un comportement nouveau en lieu et place de ses tentatives de solution habituelles. Elles visent à empêcher la réapparition de celles-ci et donc à renforcer le changement.
- Renvoyer au client le mérite de l’amélioration (attribution du changement)
- Envisager la rechute
- Prédire la rechute