Le régime paradoxal, prescription de tâche selon Nardone

Le régime paradoxal, prescription de tâche selon Nardone

Le régime paradoxal est le titre d’un ouvrage de Giorgio Nardone, thérapeute en thérapie brève systémique et stratégique.

« Le seul moyen de se débarrasser d’une tentation, c’est d’y céder ». Oscar Wilde

Le paradoxe des régimes est qu’ils sont efficaces mais qu’aucun ne fonctionne réellement. Et quand on arrive enfin à perdre du poids, cela ne dure pas dans le temps, même pire, souvent on reprend encore plus de poids qu’au départ.

Pourtant, les tentatives de solutions afin de mincir sont légions, malheureusement, la plupart du temps, elles sont dysfonctionnelles. Mais quelles sont ces stratégies à abandonner?

L’effet transgression : Plus j’interdis, plus je désire

La restriction alimentaire est donc un très mauvais choix. Un peu comme un enfant à qui on interdirait de faire une crise au supermarché. Plus vous lui dites d’arrêter, plus il continue. Cela peut être intéressant d’observer sa réaction si vous vous mettez à lui donner l’autorisation…. Pourquoi cela serait-il différent avec les adultes ? N’avez-vous jamais souhaitez obtenir quelque chose à tout prix et ne vous êtes-vous pas sentis frustrés de ne pas l’avoir ?

L’effet condamnation : le succès apparent

Dans ce cas, c’est le succès qui alimente l’échec. Souvent, la victoire de se peser et d’avoir perdu quelques kilogrammes, nous pousse à poursuivre dans la voie mise en place. Pourtant, en prenant un peu de recul, on s’aperçoit rapidement, d’un schéma en cercle vicieux, d’une alternance de succès à court terme versus des insuccès dans le temps (reprise de poids). Cette impression de réussite n’est en fait qu’une illusion puisqu’il suffit de reprendre ses habitudes pour revenir au poids initial.

L’effet évitement

Pour éviter les tentations, certains choisiront de ne plus les voir. De se transformer en ascètes. Quitte à se couper des notions de plaisir, de ses sensations. Cependant, ces personnes s’épuisent, car elles sont en lutte permanente et finissent par devenir des obsédées du contrôle alimentaire.

L’effet rébellion

Cet effet consiste à partir du principe que, puisque je n’y arrive pas, autant se laisser aller au plaisir. C’est un abandon de poste. Pour autant, ce plaisir est saupoudré de culpabilité, de honte, de dégoût… Puisqu’au fond la personne ne souhaite pas continuer à se laisser aller et en souffre.

L’effet de lutte continuelle

D’autres choisissent la voie du sport. L’idée est de brûler plus que ce qu’on ingurgite. Ce syndrome « d’exercising » est un TOC. Faire du sport à outrance devient un moyen de s’illusionner du contrôle de son alimentation. Souvent, ce comportement s’accompagne d’anorexie ou de crises d’hyperphagie.

L’effet hydraulique

Si je mange trop, je vomis. comportement qui finit par se transformer en compulsion, qui a des conséquences sur le physiologique, comme sur le régime, car l’effet pervers de l’organisme qui se sent en danger, est de compenser en assimilant tout ce qui est ingurgité. Ce que l’on perd d’un côté, est repris de l’autre. Le syndrome du vomiting est d’ailleurs à ne pas confondre avec la boulimie.

L’effet délégation 

Consiste à placer ses attentes dans une pilule miracle ou tout autre substitut « magique » qui ne demandera pas d’effort.

Evidemment, c’est justement en tentant de contrôler le plaisir à travers les interdictions et limitations que nous le rendons plus désirable, plus irrésistible.
En revanche, en s’accordant ce qui nous plait, après un certain temps, cela cesse de tant nous plaire et il est alors plus facile d’y renoncer sans peine, ni frustration.

Le régime paradoxal : Prescriptions

Mangez exclusivement ce qui vous plaît le plus. Seulement et uniquement pendant les trois repas. Rien en dehors des repas.

Ce stratagème permet de ramener du plaisir et de la collaboration au lieu de l’opposition, et pousse à l’autorégulation plutôt qu’au contrôle forcé.

Trois points importants 

  1. Exercice mental de préparation à faire 10 minutes par jour, chaque matin : Prendre le temps d’imaginer ce que l’on aime le plus et que l’on aimerait manger à chacun des repas de la journée. Prendre le temps de penser à comment on aimerait le manger. Les tentations alimentaires dangereuses deviennent alors un choix volontaire possible.
  2. Mettre en pratique ce que l’on a imaginé pendant les trois repas
  3. Porter attention au cadre où l’on va manger, qui doit être agréable et détendu.

Et bon appétit bien sûr

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