Magic in the Moonlight ou quand Woody Allen fait du recadrage de croyances
Tout est croyance.
Avez-vous vu Magic in the Moonlight, le dernier film de Woody Allen?
Stanley (Colin Firth) est un prestidigitateur de grande renommée, qui a également pour spécialité de démasquer les « escrocs du monde occulte » (voyants, télépathes…). Engagé pour démasquer la jolie Sophie (Emma Stone), une médium soupçonnée de profiter de la crédulité d’une riche famille pour mieux les arnaquer, il va découvrir un nouveau monde, celui de l’irrationnel.
D’un point de vue psychologique, Stanley est un cartésien qui croit au monde du rationnel. Taciturne et cynique, il adore lire Nietzsche et la magie. Ce qui, de prime abord peut paraître étonnant pour un cartésien, mais est en fait parfaitement logique pour lui. Découvrir les subterfuges derrière l’apparente illusion, voilà ce qui lui plaît.
Pourtant, au contact de Sophie, il va perdre tous ses repères. D’abord, parce qu’il va tomber amoureux de la jeune femme et finir par se laisser aller à ce choix « irrationnel » de vivre son amour pleinement. Mais aussi parce qu’il va se « laisser prendre » au don de la jeune femme. Son scepticisme qui définit son identité va être mis à rude épreuve.
Dans un premier temps, il va tout réfuter en bloc. Puis, petit à petit, il va se mettre à douter. Pour enfin, totalement adhérer au don de la jeune femme. Et ce revirement de pensée va bousculer toute sa personnalité et ses comportements. Il va devenir jovial, épanoui, se laisser aller à apprécier les moments simples de la vie… Devenir lui!
Comment un changement de point de vue peut à ce point chambouler une vie?
C’est finalement très simple. Nous sommes tous régis par un système de schémas de pensées qui se construit au fur et à mesure de nos expériences et apprentissages. Ces schémas de pensées, qui déterminent nos comportements, notre personnalité, sont établis sur des croyances. Ces croyances sont des « quasi-idées » sur le monde, sur notre perception de la réalité. Des sortes de filtres de la perception.
La carte n’est pas le territoire.
Elles sont de 2 types :
– intrinsèques (je suis capable / pas capable, j’ai telles qualités, tels défauts…)
– extrinsèques (« la vie est facile », « il faut souffrir pour être belle », « le monde occulte n’existe pas »…)
Elles sont de 2 natures :
– limitantes : elles agissent comme des freins sur nos comportements et restreignent nos capacités.
– utiles : elles nous permettent d’avancer vers nos objectifs et de nous développer pour nous épanouir.
Avec des techniques comme l’hypnose, les croyances peuvent être identifiées pour être changées, car comme vous le savez déjà, le cerveau n’est pas figé, grâce à la plasticité cérébrale, nous avons le pouvoir de le modifier tout au long de notre vie, ainsi que les pensées qui nous freinent.
Que diriez-vous de vous débarrasser de ces croyances limitantes pour installer à la place des croyances utiles qui vous permettent de vous épanouir et être heureux?
Dans un premier temps, vous pouvez commencer par observer vos croyances et, chaque fois que vous repérez une croyance limitante, la noter dans un carnet.
Puis, vous pouvez vous demander quelle croyance utile vous souhaitez installer à la place.
Imaginez enfin, comment vous vous y prenez pour adopter cette nouvelle croyance, l’activer dans vos comportements, l’utiliser dans différentes situations…. Vous pouvez vous demander comment vous pouvez encore la renforcer, parce que vous savez que, pour tous les apprentissages, la répétition créée l’habitude. Ainsi, vous débuterez en étant conscient de cette nouvelle croyance et des nouvelles capacités et comportements qu’elle génère en vous… jusqu’à ce que, à un moment donné, elle s’intègre, passant ainsi dans votre mémoire à long terme, pour devenir une idée naturelle, fluide, et que ce soit comme si elle avait toujours été là…
Je me demande bien comment, le fait de changer vos croyances, vous allez pouvoir ainsi, changer vos vies?