L’évaluation des psychothérapies des années 50 à nos jours
Qu’est-ce qu’une psychothérapie ?
Le terme psychothérapie désigne le traitement ou l’accompagnement d’une personne en souffrance psychologique par un praticien formé à une approche. Le sens moderne a été proposé par un psychiatre anglais, Walter Cooper Dendy en 1853, avant d’être entériné par Hippolyte Bernheim en France en 1891.
Il existe de nombreuses approches, qui peuvent être regroupées en quatre grandes familles:
- les psychothérapies psychanalytiques (psychanalyse et approche d’inspiration analytique qui proposent une « cure » analytique au client)
- les thérapies cognitivo-comportementales (T.C.C) qui se basent sur des approches dites « scientifiques » comme le conditionnement par exemple.
- les thérapies systémiques et l’école de Palo Alto (qui peuvent être familiales ou individuelles (Palo Alto) et prennent en compte le système d’appartenance de la problématique de la personne)
- les thérapies humanistes (hypnose, thérapie Rogérienne, Gestalt, PNL…) fondée sur une vision positive de l’être humain qui postule que la personne peut trouver ses propres solutions.
Depuis les années 1950, l’intérêt pour ces approches n’a cessé de grandir et les recherches sur l’évaluation de celles-ci se sont multipliées. Quatre grandes périodes / générations se distinguent :
Première période : 1950 – 1960
La question qui se pose pendant cette période est :
La psychothérapie est-elle efficace dans la production du changement ? (sans se soucier du type d’intervention du thérapeute et de la nature du problème du patient.)
Une étude conduite par Eysenck en 1952 va remettre en cause l’efficacité des psychothérapies, notamment parce qu’elle va mettre l’accent sur le rôle des guérisons spontanées. Et, même si cette étude sera très controversée, elle va ouvrir la voie aux cinquante années de recherches qui vont suivre. On parlera par la suite « d’effet Eysenck ».
Pour aller plus loin : Hans Eysenck et son travail sur l’efficacité des psychothérapies
Seconde période : 1960-1980
Après les recherches d’Eysenck, une nouvelle question va survenir :
Quelles sont les psychothérapies les plus efficaces dans le cas d’un trouble en particulier ?
Un article de Luborsky, Singer et Luborsky en 1975, va de nouveau créer une controverse. Leur conclusion ? Toutes les thérapies ont des résultats équivalents. Il s’appuie sur la métaphore du « Dodo bird verdict » pour l’illustrer. Cette métaphore est tirée d’Alice aux pays des merveilles à un moment de l’histoire où un dodo organise une course pour départager tous les candidats et déclare à la fin, quand les participants demandent qui est le vainqueur: « tout le monde a gagné et tout le monde mérite un prix ».
Pour en apprendre plus sur cette expérience : le dodo bird verdict
Troisième période : 1980-1990
Cette période voit apparaitre la médicalisation de la thérapie, avec une généralisation des études contrôlées et l’accent mis sur le modèle médical avec un souci de rigueur méthodologique. C’est l’heure de gloire du DSM (manuel diagnostique des troubles mentaux).
Quatrième période : 1990- nos jours
Avec le paradigme alternatif de Goldfried et Wolfe (1996), l’accent est mis sur l’identification des processus de changement chez les patients et l’analyse des actions du thérapeute qui amène ces changements. C’est l’apparition des études prospectives (études longitudinales des phénomènes qui vont affecter un échantillon de population en le comparant éventuellement à un autre, sélectionné selon des critères différents ou exposé à d’autres conditions).
Pour en lire plus sur l’article : Goldfried et Wolfe, 1996.
A la suite de ce questionnement, on peut même parler d’une cinquième génération de chercheurs, celle de Fishman (2001), qui analyse la personnalité de l’intervention thérapeutique à partir d’une évaluation initiale du patient et du problème, ou encore celle de Thurin (2007), qui insiste sur la rigueur méthodologique tout en axant ses recherches sur les études de cas pragmatiques.
Pour en apprendre davantage sur : l’étude de cas pragmatique
Toutes ces recherches continuent d’évoluer à mesure des nouvel